Lutter contre le frelon asiatique

Le frelon asiatique

Le frelon asiatique est présent en France depuis le début des années 2000. Il est vraisemblablement arrivé d’Asie dans des containers de marchandises. Aujourd’hui il a colonisé la quasi-totalité du territoire français, à l’exception de quelques départements de l’est et des Alpes.

Pourquoi pose-t-il problème ?

Les frelons asiatiques ont des besoins en énergie et en protéines importants, qui leur permettent de construire et de chauffer leur nid, ainsi que de nourrir leurs larves. Selon la saison, leur nourriture est constituée de nectar de fleurs et de fruits murs, mais également de petits animaux, dont de nombreux insectes pollinisateurs : abeilles, papillons… Les frelons asiatiques sont capables de causer de gros dégâts dans un rucher. Ils ont également une action néfaste sur l’ensemble des insectes sauvages.

Comment le distinguer du frelon européen ?

Le frelon asiatique se distingue du frelon européen par sa taille (un peu plus petite) mais surtout par sa couleur : son thorax est brun foncé, son abdomen présente des anneaux jaunes et l’extrémité de ses pattes est également jaune.

Quel est son cycle de vie ?

C’est en automne que les femelles reproductrices quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles sont les seules à hiverner tandis que les mâles, les dernières larves et les ouvrières meurent. Au printemps, chaque reine fondatrice ébauche un nouveau nid (nid « primaire »), pond quelques œufs et soigne ses premières larves qui deviendront, un mois plus tard environ, des ouvrières adultes capables de construire et d’entretenir le nid « secondaire ». La reine consacrera alors le reste de sa vie à pondre. Avec l’apparition des ouvrières, l’activité de la colonie s’intensifie considérablement et la taille du nid augmente pour atteindre son maximum au début de l’automne.

Les nids des frelons asiatiques sont en moyenne cinq fois plus populeux que ceux du frelon d’Europe. Les plus grands peuvent produire plus de 13 000 individus au cours de la saison (d’avril à novembre) et peuvent contenir à l’automne près de 2 000 ouvrières qui élèvent au moins 500 futures fondatrices, mais probablement plus d’un millier, et autant de mâles (Rome, Q., Villemant, C. Le Frelon asiatique Vespa velutina – Inventaire national du Patrimoine naturel).

Comment s’attaque-t-il à un rucher ?

Comme cela a été dit plus haut, le frelon asiatique mange les abeilles. Et comme il vit en importante colonie, constituée de milliers d’individus, les dégâts sur un rucher peuvent être considérables.

Généralement, le frelon asiatique se place en vol stationnaire à environ 50 cm de l’entrée de la ruche. Lorsque une butineuse est de retour vers la ruche, le frelon se jette sur sa proie, l’agrippe entre ses pattes et l’emmène dans son nid ou sur une branche où il pourra lui sectionner la tête et l’abdomen, pour conserver le thorax (riche en protéines) et l‘emmener dans son nid.

Il peut aussi se poser sur la planche d’envol de la ruche pour y capturer des abeilles, voire même pénétrer dans la ruche pour y dévorer miel, larves et abeilles.

Si le nombre de frelons asiatiques devant la ruche est important (10 à 15), le stress des abeilles sera tel qu’elles ne sortiront plus de la ruche pour butiner. La ruche est condamnée à brève échéance.

Le frelon européen est également un prédateur des abeilles. Mais il les attrape en vol et, contrairement au frelon asiatique,  il ne se poste pas en vol stationnaire devant la ruche : les abeilles ne meurent ni de stress, ni de faim. Il est donc beaucoup moins néfaste que son cousin asiatique.

Comment le piéger ?

Les frelons peuvent être piégés à différentes périodes de l’année :

  • De mi-février à fin mars (piégeage des fondatrices) : poser les pièges à proximité des nids l’année passée
  • D’avril à mi-juin(piégeage de printemps) : Période la plus propice pour le piégeage ! Placer les pièges contenant des appâts sucrés (panaché ; sirop de fruit + vin ou/et panaché). L’alcool éloignera les autres insectes butineurs. Les nids primaires doivent être détruits.
  • De mi-juin à fin août: le piégeage est difficile car les frelons sont à la recherche de protéines, les appâts sucrés sont délaissés.
  • De septembre à novembre(Piégeage d’automne) : Le piégeage avec appât sucré redevient possible, par exemple avec un mélange de miel parfumé (bruyère, châtaignier…) et d’alcool aromatique (porto ou pineau…)
  • Décembre – janvier : les nids deviennent visibles et doivent être détruits, ne pas piéger pour éviter de piéger d’autres espèces à une période critique.

Il existe des pièges dans le commerce, mas il est très simple d’en fabriquer à partir de bouteilles en plastiques.

Le frelon asiatique présente-il un risque pour l’homme ?

Le frelon asiatique est peu agressif envers l’homme lorsqu’il est en solitaire. Sa piqure n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou une abeille. Par contre, il va défendre son nid si on s’en approche.

Que faire si on découvre un nid de frelons ?

Seuls des professionnels ou des apiculteurs qualifiés, équipés de matériel adaptés et protégés correctement, peuvent intervenir pour détruire un nid de frelon, car il s’agit d’une opération dangereuse.

Si vous découvrez un nid de frelon primaire (de la taille d’une balle de tennis environ, souvent situé à faible hauteur dans un endroit protégé) ou secondaire (beaucoup plus volumineux, souvent construit beaucoup plus haut, dans un endroit dégagé), contactez l’association qui vous conseillera en fonction de la situation du nid.

Les pompiers n’interviendront que si le nid se trouve dans un espace public.

 

Références :

http://frelonasiatique.mnhn.fr

http://www.fredonra.com/filiere-agricole/multifilieres/frelon-asiatique/

Frelon asiatique. Magazine Abeilles et Fleurs, UNAF Hors-série spécial Mars 2017.